Des initiatives citoyennes en Occitanie pour maîtriser ses factures d’énergie
( Sur la photo : la coopérative Energethik et la Communauté de communes du Pays Viganais )
Avec l’augmentation soudaine du prix de l’énergie, notamment en raison de la guerre en Ukraine et de la spéculation sur les marchés de l’énergie, de nombreux habitants d’Occitanie ont vu leur facture fortement augmenter fin 2022. Cette situation a mis en lumière la dépendance énergétique de la France et l’urgence de trouver des solutions locales et durables. En réponse à cette crise, des citoyens de la région choisissent non pas le repli sur soi, mais plutôt l’entraide et la mise en commun des ressources, notamment grâce à des projets d’autoconsommation collective.
Se partager des électrons entre voisins, comment ça marche ?
L’autoconsommation collective permet à des habitants d’un même quartier, d’un même territoire (jusqu’à 20 km) de partager l’énergie renouvelable qu’ils produisent localement. Le principe est simple : un groupe de citoyens installe des panneaux solaires sur les toits de maisons, d’immeubles ou d’équipements publics. L’énergie produite est ensuite partagée entre les différents foyers participant à l’opération. Ce système repose sur la solidarité énergétique : chaque consommateur bénéficie de la production solaire locale et réduit ainsi sa dépendance aux fournisseurs d’énergie traditionnels. Un consommateur d’une opération d’autoconsommation collective peut espérer, en moyenne, subvenir à 30% de ses besoins électriques via l’opération.
L’autoconsommation collective, ça change quoi concrètement ?
Pour les citoyens, ces projets apportent de nombreux avantages. En plus de la réduction et de la maîtrise dans le temps d’une partie de leurs factures, ces habitants favorisent une énergie renouvelable produite localement. Ce modèle est aussi un levier pour créer du lien social autour d’un sujet souvent individuel : l’énergie. Une opération d’autoconsommation collective passe par une coopération entre voisins : concrètement ce sont des acteurs locaux qui se mettent autour d’une même table pour trouver des toitures, définir le périmètre de l’opération, animer des décisions sur la répartition de l’énergie, etc. En mettant en commun des ressources et en participant à monter l’opération, les participants partagent également des valeurs de solidarité et d’entraide. Certaines opérations vont même jusqu’à proposer des tarifs différenciés selon les profils de consommateurs, afin de permettre à des ménages en situation de précarité énergétique de bénéficier d’électricité à un moindre coût. Parmi les consommateurs, on retrouve aussi souvent des bâtiments publics comme une piscine municipale ou un gymnase : en maîtrisant sa facture, la collectivité locale est alors plus résiliente et peut maintenir une qualité de service public de proximité.
Exemple en Occitanie : l’opération d’autoconsommation collective au Vigan
L’autoconsommation collective reste novatrice, mais on compte déjà plusieurs dizaines d’opérations en fonctionnement en France et des centaines en cours de montage. Un exemple inspirant en Occitanie est dans le Gard, du côté du Vigan. Dans cette opération portée par la coopérative Energethik et la Communauté de communes du Pays Viganais, les habitants investissent collectivement dans une centrale photovoltaïque qui sera installée sur le toit de la Halle aux Sports. L’électricité solaire produite sur la Halle sera répartie et consommée par plusieurs bâtiments publics de la collectivité, comme la piscine et les écoles de danse et de musique.
Pour les habitants, l’intérêt est double : d’une part ils peuvent investir dans la centrale sur la Halle aux Sports (bénéficier de retombées économiques) et ils voient les factures de ces services publics diminuer. Même si dans un premier temps seuls les bâtiments de la collectivité bénéficient de l’énergie produite, à plus long terme, on peut imaginer que cette opération s’ouvre à des consommateurs tiers, comme des commerçants ou des habitants.
Coopérative d’énergie et autoconsommation collective : est-ce la même chose ?
Dans de précédents articles, nous partagions les cas concrets de certaines coopératives d’énergie citoyenne comme Actte dans le Gard ou encore CatEnr dans les Pyrénées Orientales. Alors, coopérative d’énergie citoyenne et autoconsommation collective, quelle différence entre les deux ?
Dans les deux cas, il y a nécessairement une dynamique collective et locale qui se cache derrière l’usage du terme. Mais si les deux sont souvent confondus, il est important de les distinguer. Une coopérative d’énergie est une structure dans laquelle des citoyens se regroupent et investissent pour produire de l’énergie renouvelable avec des moyens de production collectifs.
L’autoconsommation collective, quant à elle, désigne le mécanisme par lequel l’énergie produite localement est partagée entre plusieurs consommateurs. Les deux modèles peuvent donc fonctionner ensemble (mais pas nécessairement) : une coopérative d’énergie citoyenne peut porter un projet d’autoconsommation collective pour ses membres. C’est le cas dans le Gard par exemple du côté du Vigan ou encore du côté de Calvisson.
De nombreuses coopératives citoyennes portent aujourd’hui de telles opérations. Découvrez la coopérative citoyenne la plus proche de chez vous.
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