Lauréat du budget participatif «  Vos solutions pour une alimentation durable  » : Dans le Gers, des ateliers de cuisine zéro-déchet

La La Région Occitanie, dans Alimentation et Agriculture et alimentation, le 4 janvier 2024

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Préparation de l’atelier poivrons rôtis


À Montestruc-sur-Gers, entre Fleurance et Auch, le collectif paysan « La ferme enchantée » propose des ateliers de cuisine partagée sur le principe « rien ne se perd, tout se transforme ». À partir de produits locaux, bio et de saison, issus de surplus de production de la ferme, les participants expérimentent des recettes dans une démarche zéro-déchet.



L’histoire de la Ferme enchantée a commencé en 2019, lorsque de jeunes agriculteurs ont décidé de reprendre ensemble une ferme qui était alors en grandes cultures. « Le propriétaire réfléchissait à la cessation de son activité », explique Alizée Fruleux, engagée dans l’aventure aux côtés de son compagnon maraîcher. « Depuis une vingtaine d’années, il s’était fortement investi pour passer du conventionnel au bio, il voulait anticiper son départ à la retraite et cherchait des projets qui iraient dans le même sens. »

Trois ateliers se sont donc installés sur cette exploitation de 30 hectares : un atelier maraîchage, un atelier plantes aromatiques et un atelier de poules pondeuses. « On appelle ça des ateliers mais ce sont des entreprises agricoles juridiquement indépendantes », précise la jeune femme. « Reprendre une ferme à plusieurs permettait de partager la terre et de mutualiser certaines activités, notamment la commercialisation puisque nous voulions tous faire de la vente en direct, et aussi la communication ».


Lutter contre le gaspillage alimentaire

L’idée des ateliers de cuisine est venue du souhait de ce collectif de producteurs de valoriser leur surplus de produits, tout en créant du lien social. « Nous avons, de temps en temps, des invendus en retour de marché ou bien, certaines années, des cultures qui vont donner davantage que ce que nous pouvons vendre. Sur les marchés, nos clients nous demandent souvent quoi faire avec les restes de tel ou tel légume. Nous avions envie de proposer aux habitants du village des ateliers ou chacun apprendrait à cuisiner avec ce qui reste. »

Coup de chance, les propriétaires de la ferme avaient racheté l’ancien restaurant du village abandonné depuis dix ans. Pour les ateliers de cuisine, le four professionnel et les équipements d’une cuisine de restaurant seraient parfaits, après un rafraîchissement indispensable et l’achat de matériel neuf, notamment un pasteurisateur. Des travaux dans la salle de restauration avaient été initialement envisagés dans le projet pour la transformer en salle de formation. « Mais nos demandes d’aménagement n’ont pas été autorisées, donc on n’a pas pu faire les travaux prévus dans cette salle », regrette Alizée.


Sauce tomate ou jus de pommes

Six ateliers ont déjà eu lieu, avec au maximum six personnes à chaque fois. « Pour la convivialité, nous préférons les petits groupes. Les participants sont très contents car non seulement ils apprennent à cuisiner pour ne pas que les aliments se perdent mais il y a aussi beaucoup d’échanges entre eux. L’une va délivrer ses petits secrets personnels de fabrication, un autre va raconter comment faisait sa grand-mère… »
Les recettes élaborées ne demandent pas de techniques particulières, afin de pouvoir les reproduire chez soi : concombres à l’aigre-douce avec du vinaigre, poivrons rôtis, sauce tomate, soupe de courges… Le collectif a même organisé un pressage collectif de pommes pour en faire du jus.

Alizée Fruleux insiste sur l’aspect social de cette expérience, sur leur volonté que la ferme fasse partie intégrante du village. « Nous voulons être perçus comme des acteurs du territoire, c’était notre but quand nous nous sommes installés ici. »

Elle souligne aussi l’intérêt d’avoir obtenu un financement dans le cadre des budgets participatifs. « Étant dans nos premières années d’installation agricole, nous avions d’autres investissements à faire : ces ateliers de cuisine n’auraient donc pas été prioritaires. Si nous n’avions pas eu ce budget de la Région, nous n’aurions pas pu acheter les outils adaptés. De plus, partager notre projet en amont sur les réseaux nous a permis de voir la réaction des personnes et de parler de nos objectifs, c’était vraiment intéressant. »


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Lauréat du budget participatif Alimentation en février 2021 pour un montant de 7500€.