Lauréat Budget participatif économie circulaire. Dans la Haute-Garonne, pour un jardinage accessible et responsable

La La Région Occitanie, dans Climat/biodiversité/ressources hors Arbres, le 28 septembre 2023 0 commentaire

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Lauréats des budgets participatifs en 2019, Aurélie et Stéphan souhaitaient rendre le jardinage plus responsable en favorisant le don, l’échange ou la vente à petits prix des surplus de récolte des particuliers. Après avoir lancé, avec succès, un site internet et une application mobile, ils ont décliné leur idée à travers d’autres projets.



Que sont-ils devenus ? De temps en temps, nous prendrons des nouvelles de lauréats auxquels nous avions déjà consacré un article pour savoir où ils en sont quelques années plus tard et comment leur projet a évolué.Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le projet d’Aurélie et de Stephan a pris de l’ampleur. « En parallèle de l’application Fruiteefy – qui met en relation les jardiniers amateurs et les particuliers -, nous voulions créer quelque chose dans la vie réelle, ne pas nous contenter du numérique », explique Stephan Jaune, désormais responsable des Jardins d’à côté, la nouvelle jardinerie urbaine, circulaire et collaborative de Toulouse.

Le couple, très investi dans la protection de l’environnement, voulait aussi un lieu pour centraliser les offres afin de limiter les déplacements, « pour éviter de faire cinq kilomètres pour récupérer un kilo de cerises et huit kilomètres dans l’autre sens pour deux kilos de tomates », argumente le trentenaire, ancien contrôleur de gestion.


Un partenariat avec la grande distribution


Ils décident d’abord de tester leur offre avec des plantes et se rapprochent de grandes enseignes pour leur proposer une solution de dépôt-vente, en assurant eux-mêmes la collecte avec le véhicule utilitaire (électrique, bien sûr !) acheté grâce à la subvention de la Région.

La chaîne Bricomarché dit banco et leur alloue 1,5 mètres carrés dans son magasin au centre-ville de Toulouse, au sein du centre commercial de Compans Caffarelli. « On y a installé un petit présentoir qu’on alimente chaque semaine avec des boutures et des plantes d’occasion provenant de personnes qui déménagent ou veulent simplement renouveler leur stock. » Stephan organise sa tournée chez les particuliers pour récupérer leurs plantes, qu’il revalorise en les revendant à un prix compétitif. Lutte contre le gaspillage, réduction des déchets et produits accessibles aux petits budgets : les objectifs sont les mêmes que pour les ventes de vêtements de seconde main. Cela fonctionne, la clientèle est au rendez-vous.


Une jardinerie qui vend de l’occasion


Stephan et sa compagne décident alors d’ouvrir une jardinerie d’un nouveau genre, basée sur ce concept d’économie circulaire. La boutique Les Jardins d’à côté a ouvert à la fin du mois d’août dernier. On peut y acheter des produits neufs comme dans une jardinerie classique, mais on y trouve surtout des plantes, pots, cache-pots et petit outillage d’occasion, provenant de ce circuit de revente entre particuliers. Les produits d’occasion se vendent 50 % moins cher que dans une jardinerie traditionnelle.

« Nous voulons rendre le jardinage responsable et accessible à tous non seulement financièrement, mais aussi d’un point de vue des connaissances, développe Stephan. Sur le site internet et l’application mobile Fruiteefy, les jardiniers amateurs peuvent en effet trouver tous les conseils pour se lancer. « Nous venons d’ailleurs d’y intégrer l’intelligence artificielle : vous pouvez poser une question comme si vous étiez en face d’un conseiller en jardinage, vous obtiendrez une réponse adaptée. Et la communauté alimente cette base de connaissances grâce à l’expérience des uns et des autres. »


Des grainothèques sur le modèle des boîtes à livres


L’action de ces militants pour la démocratisation du jardinage ne s’arrête pas là. En s’inspirant des bibliothèques partagées que l’on trouve désormais partout dans l’espace public, ils ont mis en place des grainothèques. « Au lieu d’échanger des livres, on échange des graines », sourit Stephan Jaune. Un support en libre-service est mis à disposition dans certains lieux accueillant du public et les gens peuvent venir y déposer de petites enveloppes contenant des graines. « L’idée, c’est que ceux qui le souhaitent récupèrent des graines, aillent les planter chez eux et en fin de saison, reviennent déposer des graines qu’ils ont récoltées. C’est exponentiel : avec une graine de tomates, vous avez à peu près 20 à 25 tomates et ensuite, plusieurs centaines de graines. »Les grainothèques ont bien poussé depuis deux ans dans les communes autour de Toulouse. Il y en a désormais sept, notamment à la mairie de Muret, de l’Union, de Balma ou de Pins-Justaret.


Continuer à se développer


Cette notion de cercle vertueux adaptée au jardinage commence à faire écho auprès de décideurs. Ainsi, la municipalité de Muret a demandé à Stephan de recycler, entre deux saisons, les fleurs qui ornent les plates-bandes de la ville et qui, auparavant, partaient à la déchetterie. « Je récupère ce qui est bon, je rempote et je revalorise à 1 € symbolique afin de couvrir les frais liés à la logistique. »

Ce ne sont pas les idées qui manquent à ces trentenaires passionnés. En revanche, ils ont besoin de moyens humains pour passer à l’étape supérieure, donc de financements pour recruter. Ils sont à la recherche d’investisseurs ou d’entreprises intéressées par des partenariats. Avis aux amateurs !


Les jardins d’à côté – 17 Bd d’Arcole à Toulouse – 06 80 05 22 07

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Lauréat en octobre 2019 du budget participatif Économie circulaire en pour un montant de 30 000 €.