Lauréat Budget participatif Economie circulaire : du compost à la cantine dans l’Hérault

La La Région Occitanie, dans Agriculture et alimentation, le 23 août 2023

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Un composteur installé près d’une école


Réduire le gaspillage alimentaire dans les restaurants scolaires de la Communauté de communes du Grand Pic Saint-Loup, une première mission menée avec succès par l’association Pic’assiette. La deuxième phase du projet consistait à mettre en place dans des écoles une filière de récupération des ultimes biodéchets.


Dans les cantines scolaires, beaucoup trop de nourriture finit à la poubelle. Or, le gaspillage alimentaire est un véritable problème écologique et économique : il est impératif d’agir pour le réduire. L’association Pic’assiette, basée à Claret dans l’Hérault, a relevé ce challenge avant 2020 dans une quinzaine de restaurants scolaires de la Communauté de communes du Grand Pic Saint Loup.

« Nous avons travaillé sur le cahier des charges avec les élus et nous avons mis sur pied un programme de sensibilisation et d’action au niveau des restaurants, qui a amené à une prise de conscience aussi bien des responsables politiques que des enseignants, du personnel de cantine et bien sûr des enfants  », explique Françoise Viala, coordinatrice de projets à Pic’assiette. Une opération d’une efficacité redoutable : à Saint-Martin-de-Londres par exemple, où il y a deux restaurants scolaires avec deux gestions séparées – un pour la maternelle et un pour l’élémentaire -, 20 kilos de déchets étaient jetés à chaque service au début de l’expérience, contre 5 kilos aujourd’hui.


  Composter les derniers déchets  


Mais que faire des déchets restants pour éviter qu’ils ne partent à la poubelle ? Du compost, évidemment ! Lauréate des budgets participatifs de la Région, la phase 2 du projet de Pic’assiette, décalée à cause du Covid, a commencé en septembre 2021 dans trois restaurants scolaires – à Saint-Martin-de-Londres et Vailhauquès – qui avaient déjà participé à la phase 1 de réduction du gaspillage alimentaire. 

« Avant de mettre en place des composteurs, nous avons formé les élus et le personnel qui étaient, à la base, assez récalcitrants. Crainte de nuisances olfactives, peur que cela attire des animaux : les réticences ont été levées grâce à de nombreux ateliers, c’est-à-dire qu’on a vraiment construit le projet ensemble  », précise Françoise Viala. Les personnes concernées, y compris les élèves demi-pensionnaires et leurs parents, ont été intégrées dès le début à la réflexion. Du côté des demandes du personnel, le temps passé par les salariés des restaurants pour le tri et le compostage a été intégré dans leur fiche de poste et valorisé.

Pour finir, Pic’assiette a fait appel à l’association montpelliéraine Compostons pour proposer une formation qui a fait tomber les derniers a priori sur le compost. « Les agentes ont notamment visité d’autres sites ayant mis en place des composteurs et ont pu échanger avec les personnels sur leur expérience. »  


Des enfants hyper motivés  


Les composteurs ont été placés à proximité des restaurants scolaires sauf à Vailhauquès, où le choix a été fait d’installer un poulailler communal : ce sont les poules qui servent de composteur.

Dans chaque école, une brigade composée de personnels de cantine et d’élèves a été formée à faire le compost. «  Les employées du restaurant scolaire ont un rôle majeur puisqu’elles sont en lien direct avec les élèves. Les enfants, quant à eux, ont tout de suite été très enthousiastes à l’idée de devenir délégués et de prendre en main l’opération. Nous voulions les investir d’une responsabilité pour qu’ils deviennent des relais auprès de leurs camarades, qu’ils forment leurs pairs tout au long de l’année et année après année », argumente la coordinatrice de projet.

Concrètement, un premier travail de tri est effectué dans le restaurant : tout ce qui est bio déchet est versé dans un seau et, après le dernier service, la brigade se charge d’amener le seau au compost. Après avoir versé le contenu dans le composteur, il faut couvrir de broyat. Et de temps en temps, remuer pour aérer.  


Un bilan très positif  

Le résultat est tangible. A Saint-Martin-de-Londres par exemple, quatre brouettes de 30 litres de compost mûr ont été récupérées en six mois : une partie a été réintégrée dans le jardin de l’école, une autre partie donnée aux parents et la dernière partie a été utilisée pour un jardin partagé et pédagogique de la commune. « Le retour d’expérience des agentes qui étaient réticentes au début est très positif », se réjouit Françoise Viala. « Elles nous ont fait part de leur adhésion à 100 %, au point, pour certaines, de mettre en place du compost à leur domicile, de faire du tri en dehors de leur cadre professionnel. Elles sont devenues des ambassadrices ! »      

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Lauréat du budget participatif Économie circulaire pour un montant de 7000 €