Lauréat Budget participatif : en Haute-Garonne, un paradis arboré pour chevaux

La La Région Occitanie, dans Climat/biodiversité/ressources hors Arbres, le 5 décembre 2024

climat.jpg

Les chevaux broutent en liberté sur le terrain aménagé


À une vingtaine de kilomètres de Toulouse, une famille de cavaliers passionnés a décidé de combiner agroforesterie et bien-être du cheval. Ils ont aménagé un pré sur le principe du Paddock Paradise, en y plantant des arbres pour que les chevaux s’y épanouissent en toute liberté.


Un Paddock Paradise consiste à recréer des conditions de vie dans lesquelles un cheval peut évoluer au plus proche de son environnement naturel, en marchant et en courant sur des pistes aménagées le long de prairies et en se déplaçant librement entre zones de nourriture et de repos.
Christophe Boschetti, cavalier émérite et ingénieur de profession, connaissait ce concept qui lui trottait dans la tête depuis un moment, lui qui est très attaché au bonheur des équidés. « J’avais envie de faire quelque chose autour du cheval, de la nature et des arbres. Tomber par hasard sur l’appel à projets des budgets participatifs de la Région a été l’élément déclencheur qui m’a poussé à aller plus loin. »
Avec sa femme et ses deux filles, il pratique la randonnée équestre. La famille caresse le rêve d’acquérir des chevaux. « En revanche, il était hors de question de les enfermer dans des boxes ou de les mettre dans des paddocks, des enclos de quelques mètres carrés, certes en plein air, mais toujours enfermés. Pour moi, c’était une anomalie : c’est pratique pour l’humain, mais pour l’équidé, c’est contre nature d’être enfermé. »


Agir contre le réchauffement climatique


En parallèle, Christophe a le sentiment d’être inactif par rapport au réchauffement climatique. Il possède un terrain et souhaite y planter des arbres. Le projet prend forme : combiner un hébergement naturel du cheval avec un système agroforestier.

« L’idée, c’est de créer une piste aux abords extérieurs du terrain pour favoriser le mouvement du cheval qui va se déplacer le long de cette piste pour aller boire, manger, se reposer. On va subdiviser le pré en paddocks, donc en parcelles plus petites à peu près de taille égale, en plantant des lignes d’arbres qui vont les délimiter. On combine une équipiste et l’agroforesterie, c’est-à-dire une plantation d’arbres pour favoriser la biodiversité, la rétention d’eau, l’apport en matière organique. »
Les chevaux circulent autour des arbres. À intervalles réguliers, selon la pousse de l’herbe, les paddocks intérieurs sont ouverts successivement : les chevaux broutent quelques jours l’herbe jeune sur une parcelle, puis sur une autre… Cela permet à l’herbe de repousser plus rapidement et uniformément.


Des arbres d’essences locales


Pour la plantation des arbres, Christophe, qui a entretemps créé l’association Des sabots et des arbres, s’est fait accompagner par l’association Arbres et Paysages d’Autan qui l’a aidé à sélectionner des variétés d’arbres non toxiques pour les chevaux, dont ils pourront aussi manger les feuilles lorsque les arbres seront plus grands. Seules des espèces locales venant de pépinières de la région ont été plantées : frênes, merisiers, sorbiers, alisiers, micocouliers, mais aussi des fruitiers comme des poiriers et des pommiers.
Pour les chevaux, un point d’eau a été créé, ainsi qu’une serre pour stocker du foin. Les animaux sont essentiellement à l’extérieur mais un abri, éloigné de la zone de nourrissage, est à leur disposition pour qu’ils se protègent du vent et de la pluie s’ils le souhaitent.

Trois jeunes chevaux issus d’une fratrie ont investi le lieu en avril 2024.
« Ils se sont très bien habitués, assure Christophe Boschetti. Ils utilisent vraiment la piste, cela reproduit exactement ce qui se passe dans la nature. À l’état sauvage, un cheval parcourt 15 à 20 km par jour. Même dans de grands espaces, il se déplace comme ça, en faisant des tours : c’est son jogging ! Et il picore. Donc la piste permet de recréer ce comportement naturel de déplacement. »
Ce concept novateur qui allie agroforesterie et équipiste peut intéresser beaucoup de structures équines ou de propriétaires de chevaux préoccupés par le bien-être animal et l’environnement. L’ingénieur travaille d’ailleurs avec des étudiants de l’université Paul Sabatier à Toulouse pour concevoir une application afin d’aider celles et ceux qui voudraient dupliquer cette expérience, à délimiter un terrain nu en paddocks de taille équivalente.
« C’est un plaisir de voir évoluer les chevaux dans la nature, au milieu des arbres. Ils ont l’œil qui brille, ils ont l’air heureux », se réjouit cet amoureux des équidés.


Lauréat du budget participatif Climat en janvier 2021 pour un montant de 15 000 €


Pour se rendre sur leur page Facebook, cliquez ici et pour leur page Instagram, cliquez ici.