ACTU PROJET [Mieux vivre ensemble] Terres Fraternelles : quand l’histoire et le savoir balayent les préjugés
L’association « Militants des savoirs » lance son projet Terres Fraternelles : un ouvrage et une bande dessinée pour regarder l’Histoire autrement. Savoir comment s’est édifiée notre terre d’Occitanie qui depuis toujours est enrichie par les arrivées successives de nouvelles populations, c’est reconnaître notre identité : nos ancêtres sont des colons, des étrangers… Il faut le rappeler. C’est vrai dans tout le Languedoc, les Pyrénées, la Méditerranée nous sommes une terre de passage depuis la nuit des temps.
Cette histoire est marquée par des gestes forts, des gestes qui passent outre les différences. Pour raconter cette histoire de la fraternité en Occitanie qui est notre socle et notre fierté, un collectif d’historiens et de sociologues se réunit avec pour objectif d’outiller le citoyen et les enseignants. Pour le professeur des sciences de l’éducation, et président de l’association Militants des Savoirs, Séraphin Alava c’est un angle de vue qui mérite d’être exploité. « Nous voulions regarder l’histoire de l’Occitanie à des périodes clés, et voir comment elle avait traité le problème, comment elle s’était comportée. Il y a des personnages exemplaires. Je pense à Vladimir Jankélévitch, juif et enseignant à l’Université de Toulouse. Il est révoqué sous les lois raciales de Vichy, mais le Recteur de l’Institut catholique Mgr Bruno de Solages lui offre l’asile à l’Institut catholique et les étudiants manifestent pour le soutenir. »
Quand la ville de Cahors se déclare terre d’accueil et territoire de paix
La fraternité tient à des gestes du quotidien que la grande Histoire ne retient pas forcément. Et pourtant c’est bien là que les hommes retrouvent leur dignité et leur confiance dans le corps social. C’est le cœur du projet de publication des ouvrages de Terres Fraternelles. Ainsi Raimond VI des Comtes de Toulouse qui refuse de condamner les cathares et cultive la tolérance. Il frappe la terre occitane du sceau de l’indépendance et de la liberté. Plus proche de nous dans le temps en 1949, la ville de Cahors dans le Lot se rebaptise Cahors-Mundi. Elle se place dans la droite ligne du projet mondialiste de l’américain Garry Davis qui suivait les préceptes de Socrate : “Ne vous désignez pas seulement comme Athéniens ou Grecs, soyez des citoyens du monde”. ». Par ce nom, Cahors-Mundi se déclare terre d’accueil et territoire de paix. D’autres villes du Lot, une centaine, la rejoignent.
Ce sont des gestes forts souligne Séraphin Alava. Enfant d’immigré espagnol qui a connu le racisme, il s’attache aujourd’hui à appréhender les crises et les fractures de notre société. « Ma préoccupation, c’est la jeunesse, il faut créer pour elle et pour les enseignants des outils qui donnent l’accès au savoir, dans cette lutte contre le racisme et l’antisémitisme. »
A terme, cet outil prendra la forme d’un ouvrage d’histoire et d’une bande dessinée pour « favoriser l’appropriation d’une histoire commune comme réponse aux stéréotypes. » Ils seront réalisés avec l’apport scientifique d’une dizaine de chercheurs et d’universitaires. Le budget participatif de la Région Occitanie permet la construction de ce socle commun de connaissances qui sera une ressource de poids à destination de l’éducation et de la jeunesse.
Virginie Mailles Viard
Une action intégrée au plan Régional de lutte contre le racisme et l’antisémitisme
La Région Occitanie a affirmé sa volonté de lutter contre les discriminations avec notamment la mise en place d’un Plan régional d’actions contre le racisme et l’antisémitisme 2020–2023 voté à l’Assemblée plénière du 05 mars 2020, avec notamment pour objectif de déconstruire les préjugés, d’éduquer à l’antiracisme et valoriser la citoyenneté.
Le plan comporte 3 grands objectifs,
- Déconstruire les préjugés, éduquer à l’antiracisme et valoriser la citoyenneté,
- Transmettre l’histoire et les mémoires,
- Accompagner les organisations dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
Lauréat du budget participatif Mieux vivre ensemble en octobre 2021 pour un montant de 35 000 € dans le cadre du Plan d’action régional de lutte contre le racisme et l’antisémitisme 2020 – 2023.