ACTU PROJET [ Climat] Tarn-et-Garonne : du bois et des bons tuyaux
Tarn-et-Garonne : du bois et des bons tuyaux
La maraîchère Carole de Scorbiac expérimente les paillages de bois pour limiter l’enherbement des cultures. Un procédé non polluant comparé aux bâches en plastique utilisées d’habitude. Une pratique à partager.
Il y a trois ans, Carole de Scorbiac a repris une exploitation maraîchère de 9 hectares à Lafrançaise, dans le Quercy Blanc. Avec l’intention de bannir tout produit phytosanitaire et d’avoir recours aux procédés les plus naturels possible pour travailler la terre. À cette fin, elle a décidé de se passer des bâches en plastique habituellement utilisées pour limiter l’enherbement des cultures. « C’est une matière polluante qui n’est pas réutilisable, ni recyclable. Il faut l’amener à la déchetterie. Il existe du plastique biodégradable à l’amidon de maïs. Mais cultiver cette plante est coûteux. Elle nécessite beaucoup d’eau et d’engrais », explique l’agricultrice. Carole expérimente une solution plus écologique et économique avec le bois des haies champêtres qui entourent ses parcelles.
Un lieu d’échange de bonnes pratiques
Les branches à large diamètre sont réservées au chauffage. Les plus petites et les brindilles sont passées au broyeur jusqu’à l’obtention de copeaux de 3 à 4 cm de long et pas plus de 2 cm d’épaisseur. Ils sont appliqués directement sur le sol, autour des fosses où se trouvent les graines et plants des fruits et légumes. « Le bois contrarie aussi efficacement que le plastique la pousse des mauvaises herbes. » Et le sol bénéficie d’un produit naturel de qualité, qui se dégrade sans polluer. La maraîchère procède à plusieurs tests pour juger quelles essences sont les mieux adaptées. « Il faut vérifier qu’il n’y a pas de parasites dans la faune qu’elles transportent. »
Au début, Carole a installé le paillage de bois sur les 2/3 de ses fraisiers, maintenant les bâches en plastique sur le reste des cultures afin d’assurer ses arrières. « Chaque année, j’augmente un peu plus le volume de parcelles à l’essai. » Le financement accordé par les budgets participatifs de la Région Occitanie lui a permis d’acheter du matériel pour produire du broyat et agencer un lieu d’accueil sur son exploitation.
Cet espace d’échange de bons procédés est ouvert aux agriculteurs, acteurs locaux et autres passionnés de la terre. Un relai de conseils et de bons tuyaux pour améliorer les pratiques et œuvrer à l’agriculture de demain.
Lauréat du budget participatif Climat en janvier 2021 pour un montant de 27 295 €