ACTU PROJET [Climat] Quand l’art s’acclimate aux lycées

La La Région Occitanie, dans Environnement Climat, le 1 avril 2021 0 commentaire

AtelierArt

Artivistes Atelier fait le pari du street art pour mobiliser les intelligences sensibles des lycéens de l’Hérault dans la co-construction de plans Climats.

Mara et No Luck sont arrivés sur site. La fermeture éclair de leur blouson remontée jusqu’au cou, le bonnet et la capuche vissés sur la tête. Il fait frais ce matin et leur terrain d’expérimentation et de création se situe à l’extérieur, dans la cour du lycée agricole Honoré de Balzac à Castelnau-le-Lez. Les deux jeunes gens sont artistes graphistes. Ils interviennent dans l’établissement pour le compte de l’association les Artivistes Atelier, que le chargé de recherche Lionel Scotto d’Apollonia a fondée.

Ce collectif développe des projets de sciences participatifs, éducatifs et ludiques. Il sensibilise à la transition écologiques et solidaire en initiant des animations et des espaces artistiques et citoyens. Le dispositif déployé dans les lycées de l’Hérault entend mobiliser par le street art les intelligences sensibles des élèves pour co-construire des plans Climats. Les personnels, enseignants et parents volontaires y prennent également part.

 

                                                                                                                                                                                             Les ateliers artivistes

Au lycée Honoré de Balzac à Castelnau-le-Lez, les artistes expliquent leur démarche créative et échangent sur de nombreuses questions, dont l’écologie, avec les lycées et enseignants. 

 

Le dispositif testé aux lycées Mermoz et Jean-Jaurès

« Nous sommes partis du constat que l’environnement, la préservation de notre planète sont des domaines qui mobilisent chaque fois un même groupe de personnes que j’appelle affectueusement ‘’la bande à bobos !’’ », observe Lionel Scotto d’Apollonia. L’art a la faculté de parler à tous, de titiller la corde sensible. C’est un vecteur essentiel de communication, d’échange, d’ouverture sur le monde. « Nous souhaitons toucher ainsi un plus large public et œuvrer à ce que les actions, décidées collectivement, soient efficaces ».

L’opération a été testée avec succès aux lycées Mermoz à Montpellier et Jean-Jaurès à Saint-Clément-de-Rivière. Grâce aux Budgets participatifs de la Région Occitanie, le dispositif est couvert dans sa logistique et ses frais de production. Les artistes et les autres intervenants sont rémunérés. Les analyses et bilans de chaque établissement sont effectués dans de bonnes conditions.

S’adapter en permanence et avancer

Le programme ambitieux d’Artivistes atelier est pris au sérieux par les lycées, les enseignants et les personnels. « Le souci c’est qu’à cause de la Covid-19, nos plans ont été chamboulés », déplore Lionel Scotto d’Apollonia. La collaboration artistes-élèves pour créer une œuvre en commun est remise en question puisqu’il faut respecter les mesures sanitaires. Les ateliers participatifs, les débats et formations prévus ont pris du retard. « Mais nous nous adaptons et poursuivons nos desseins ».

D’acclimatation, il en est question en permanence. Virus ou pas. « Nous ne sommes pas là pour apporter notre science infuse ou donner des directives. Nous nous immergeons dans l’écosystème de l’établissement qui nous accueille, nous inspirons de ses expériences, de l’existant », ajoute le chargé de recherche. « A Honoré de Balzac, l’ADN environnement est important. Il y a des choses déjà en place qui nous nourrissent et serviront à d’autres lycées ».

Des éco-délégués élus dans chaque établissement

Chaque établissement élit ses éco-délégués. Tous sont volontaires, investis dans leur tâche de référents, décideurs et acteurs des actions à mener. Noam, élève au lycée agricole de Castelnau-le-Lez, prend ce rôle très à cœur : « Depuis le collège, je considère les questions d’environnement autrement. J’ai manifesté pour le climat. Depuis ce déclic, ma sensibilité s’est renforcée. C’est un thème important et ça nous concerne tous ».

L’art pour sensibiliser et inciter au mouvement est un moyen auquel croit Julie Chavagneux, la directrice adjointe de l’établissement castelnauvien. Elle souligne que le lycée s’est toujours positionné dans des actions éco-responsables : « Nous avons déjà adopté l’art pour sensibiliser aux questions essentielles en invitant la graphiste Caroline Lequeux-Clarimon dont les estampes réalisées en direct apportent une autre dimension à la discussion ».

Dans la cour, Mara et No Luck se sont installés autour du totem qu’ils couvrent de leurs esquisses et répondent aux questions des élèves et profs rassemblés. L’œuvre restera au lycée, enracinée à lui comme cette conscience collective autour des enjeux éco-responsables qui se construit petit à petit en pleine conscience.

http://artivistes.neowordpress.fr/

Lauréat du budget participatif Climat en février 2020 pour un montant de 70 000 €.