ACTU PROJET [Climat] : Haute-Garonne : micro-pousses, macro-bienfaits
Dans leur ferme urbaine à Toulouse, Nicolas et Quentin
cultivent des légumes qui n’en ont pas la forme. Ces derniers sont consommés à l’état
de jeunes pousses bien tendres. Un gain à plus d’un titre.
Il a fallu que Nicolas et Quentin tombent sur l’appel à projet des budgets participatifs de la Région Occitanie pour sauter le pas. Ils ont créé leur ferme atypique dès l’annonce de leur sélection. Une aubaine, un tremplin bienvenu pour les deux Toulousains.
Nicolas et Quentin cultivent des légumes. Mais cela n’a rien à voir avec l’agriculture classique. En effet, ce n’est pas en plein air, dans les champs ouverts des campagnes que tout pousse mais « indoor ». A l’intérieur. En ville.
Les variétés produites n’ont pas la forme des carottes ou radis qu’elles prétendent être. Ce sont des micro-pousses. Entendre par là, de jeunes pousses tendres et immatures qui se situent à un stade entre la germination et l’apparition des feuilles.
Des variétés à haute valeur nutritive et aromatique
Ces mini-végétaux consommables, à haute valeur nutritive et aromatique, ont de quoi surprendre. A première vue, ils font penser à de la mâche, du trèfle ou encore du persil. Pourtant quand on les croque, on a la sensation de manger un vrai légume. « On a du mal à le croire. Mais quand on goûte, par exemple, à une micro-pousse de betterave, on a toute la saveur concentrée et inouïe de la betterave en bouche », observe Nicolas.
Les deux amis se sont lancés dans l’aventure, prêts à essuyer tous les plâtres. Ils ont multiplié les essais, tout en construisant une méthodologie de la culture de la micro-pousse. Et débuté cet été dans un appartement en location, en pleine période de canicule. « Cela nous a permis de voir les limites de notre expérience, les incohérences par rapport à notre philosophie écologique et économe quand on était obligés de brancher en permanence un ventilateur », reconnaît Quentin.
Aujourd’hui, les deux associés sont installés dans les sous-sols d’une résidence à Toulouse. Le loyer est plus modéré. L’endroit est ainsi revalorisé, plus stable sur le plan thermique pour les cultures. « Notre ferme urbaine « indoor » échappe aux conséquences des aléas climatiques. » Les productions sont rassemblées dans des barquettes sur des modules verticaux de huit étages. L’arrosage se fait en cascade, de plateau à plateau, ce qui réduit la quantité d’eau employée.
Une culture en complément de l’agriculture traditionnelle
Les micro-pousses sont vendues essentiellement à des cuisiniers locaux : restaurants, traiteurs, guinguettes… « C’est vraiment dans un périmètre réduit. Ce qui fait faire des économies de carburant. On travaille aussi à produire en mode zéro déchet. » Tout est compostable ou recyclable. Des contenants de culture aux cartons de livraison.
« Avec nos micro-pousses, on n’entend pas concurrencer ni supplanter les cultures traditionnelles. On aura toujours besoin de pommes de terre, de blé… On vient en complément », poursuit Quentin. Pour le moment, les deux amis ne se versent pas de salaire pour cette activité, mais leurs micro-pousses intéressent de plus en plus de clients. Et sur leur site, ils vendent des graines pour ceux qui seraient tentés de se lancer. Prometteur !
Pour en savoir plus : neopouss.com
Lauréat du budget participatif Climat en janvier 2021 pour un montant de 130 500 €