ACTU PROJET [Occitanie ouverte sur le monde] Gard : pour les enfants Himbas aillent à l’école

La La Région Occitanie, dans Solidarités santé et égalités et Europe et international, le 18 janvier 2023 0 commentaire

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Rien ne prédestinait Françoise et Jean-Roch, jeunes septuagénaires résidant à Aigues-Mortes, à consacrer tout leur temps et leur énergie à un pays d’Afrique australe désertique, dont la densité de population est la plus faible du continent africain (2 habitants au km2). Rien, jusqu’à un voyage de tourisme en 2018. « Nous voulions aller en Afrique depuis longtemps », raconte Françoise. « La Namibie, c’était un hasard, même si l’émission Rendez-vous en terre inconnue avec Muriel Robin chez les Himbas m’avait marquée. »  

En tant qu’ancienne enseignante, Françoise souhaite visiter une école de brousse. Cette école Omuhonga – nom donné par la suite à l’association gardoise – se trouve à 180 kilomètres du premier village. « On a vu leurs énormes besoins et on s’est dit : à nos âges, on n’a plus besoin de rien, on va tenter de les aider. Sans se rendre compte du travail gigantesque que cela représentait ! »  


Un peuple discriminé  

Chassée de ses terres et en partie massacrée au début du 20ème siècle par les colons allemands puis sud-africains, l’ethnie Himba ne retrouve sa liberté qu’après la décolonisation et se fixe au nord de la Namibie. Au nombre de 15 000 aujourd’hui, les Himbas sont stigmatisés car ils tentent de conserver leur mode de vie ancestral.  

« L’Allemagne, qui est responsable de leur situation, a financé la construction de locaux pour des écoles mais cela s’est arrêté. Depuis trois ans seulement, le gouvernement namibien prend en charge la nourriture des élèves Himbas et le salaire des professeurs », explique Françoise. Comme le territoire Himba est immense et les villages très éloignés, les enfants doivent vivre, manger et dormir à l’école. « Au départ c’était difficile de scolariser les enfants parce que les parents n’en voyaient pas trop l’intérêt mais maintenant leur position a tout à fait changé. On est passé de 60 à 400 élèves, du CP à la 3ème, avec 13 enseignants. L’objectif est d’aller jusqu’au niveau baccalauréat, c’est pour ça que le directeur s’est battu pour avoir du matériel informatique. »  


Un ticket de caisse de plus de 2 mètres  

Les 3000 € obtenus grâce au budget participatif de la Région ont servi à acheter 15 ordinateurs commandés en Namibie et acheminés à l’école. Le principe de l’association Omuhonga fondée par le couple d’Aigues-Mortais est en effet d’acheter sur place pour faire marcher l’économie locale et éviter de coûteux frais de transport. Ils ont aussi acquis des fournitures scolaires et des couvertures dans un magasin local. « Les couvertures sont un réel besoin car, contrairement aux idées reçues, l’hiver est rude là-bas, la nuit il fait 2 ou 3 degrés. Pour l’anecdote, mon mari a passé trois heures et demi dans la boutique ; il est reparti avec un ticket de caisse qui mesure… 2,5 mètres ! », rigole Françoise.

En 2021, l’association a noué un partenariat avec la prestigieuse école des Mines d’Alès qui forme de futurs ingénieurs. « L’association des étudiants de 1ère année réalise chaque année un projet à caractère humanitaire. Ils sont entrés en contact avec nous : leur projet était d’aller là-bas à plusieurs afin de construire un bâtiment pour ouvrir une classe de seconde. Ils sont partis six semaines et ont inauguré la nouvelle classe ! Ils sont revenus enrichis par leur expérience et très touchés de l’accueil qu’ils ont reçu. D’ailleurs, certains ont l’intention de continuer dans l’humanitaire », se réjouit Françoise.  


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Lauréat du budget participatif Occitanie ouverte sur le monde en janvier 2021 pour un montant de 3000 €