ACTU PROJET [Occitanie ouverte sur le monde] Corinne, marraine au grand cœur des réfugiés
Très investie dans la cause des migrants, la photographe a suivi le quotidien de jeunes Ethiopiens chez les Catalans. Les images de leurs liens exceptionnels font l’objet d’une exposition itinérante.
Corinne Grillet a un œil. Avisé, juste, qui sait quand il faut déclencher l’appareil pour saisir le bon moment, délivrer le meilleur cliché. La photographe a aussi un cœur. Et il est grand. A l’image de sa modestie et de sa discrétion. D’elle, elle parle peu. Des autres, plus facilement. Surtout des jeunes Ethiopiens qu’elle a suivis dès leur arrivée à Sainte-Marie-la-Mer et à Bolquère, il y a cinq ans, après le démantèlement du camp de réfugiés de Calais.
Ni une ni deux, Corinne a voulu se rendre utile. La fraternité, la multiculturalité, la solidarité ne sont pas que des concepts pour celle qui s’est toujours immergée au sein des groupes et des communautés, sujets de ses reportages. C’est plutôt une façon d’être, de construire des ponts, des liens avec autrui. Alors, elle va lancer une page Facebook pour inviter les Catalans à se rapprocher de la soixantaine de nouveaux arrivants afin d’échanger, de proposer des services, de l’aide pour faciliter leur insertion.
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Corinne Grillet et cinq des jeunes Ethiopiens qui ont fait bien du chemin
Sensibiliser à la cause des exilés et lutter contre les préjugés
Dons de vêtements, cours de français, invitations à manger… les liens se tissent progressivement entre les Catalans et les jeunes migrants, tous Oromos, ethnie la plus importante d’Ethiopie. Corinne devient la marraine de l’un d’entre eux, Mudasir, 14 ans. Et immortalise ces tranches de vie, de respect, d’amitiés.
Ses photos et vidéos témoignages sont rassemblées dans une exposition itinérante, Fraternité en Occitanie, destinée à tourner entre autres dans les établissements scolaires pour sensibiliser à la cause des exilés et lutter contre les préjugés. La Région Occitanie l’a financée par le biais des Budgets participatifs. Elle a ainsi pu être montrée à la Maison de la Région de Perpignan.
Corinne ne s’est pas arrêtée en si bon chemin. Elle a lancé ‘’Welcome 66’’, association qui accompagne les réfugiés et poursuit son travail de témoignages en images. Quant à Mudasir, 19 ans à présent, il a été repéré pour ses capacités d’athlète et suit une formation pour devenir éducateur sportif. Son objectif est de représenter la France aux JO de 2024.
Lauréate du budget participatif Occitanie ouverte sur le monde en mars 2020 pour un montant de 2 500 €.