ACTU PROJET [Mer et littoral] : Hérault, un catamaran pour sensibiliser à l’environnement

Amarré dans le port du Cap d’Agde, le catamaran Sea Explorer embarque petits et grands lors de sorties en mer pédagogiques, pour montrer l’importance de la protection du milieu marin et de la biodiversité.

C’est une mission que s’est fixée Michel Frank, 64 ans, ingénieur, écologue, marin et navigateur. Une mission de la plus haute importance pour lui. « Tout au long de mes navigations, j’ai constaté la dégradation du milieu marin. Il me paraissait urgent d’agir pour en faire prendre conscience au public, surtout aux enfants et aux jeunes. Ma priorité, c’est d’essayer de transmettre cela. »

En 2011, il fonde son association Terre Marine et s’attelle à son grand projet : la construction, selon un modèle d’économie circulaire, du plus grand catamaran à voile de Méditerranée. La tâche durera cinq ans.

Quelques années plus tard, l’argent récolté grâce aux budgets participatifs de la Région permet d’acquérir du matériel scientifique et pédagogique pour continuer les missions de sensibilisation de l’association à l’environnement.

Du plancton et des dauphins

Chaque année, 5000 visiteurs payent de 25 € pour une sortie en mer de deux heures à 80 € pour une journée au large à la rencontre des dauphins. Avec d’autres chercheurs, Michel Frank a mis au point un système d’hydrophone qui lui permet de capter le signal des animaux et de se diriger vers la zone où ils se trouvent. « Au Cap d’Agde, nous avons la chance d’avoir une population de dauphins relativement sédentaire. J’en ai identifié 300 qui sont toujours plus ou moins dans les parages en photographiant leurs nageoires dorsales et je partage ce catalogue de données avec d’autres associations. » Chaque nageoire a en effet une particularité : c’est un peu l’empreinte digitale du dauphin.

L’intérêt du public pour ces attachants animaux marins permet au scientifique d’aborder d’autres sujets moins attractifs a priori, comme l’importance du plancton qui produit plus de la moitié de l’oxygène que l’humain respire, ou la protection des oursins de mer.

Des enfants très impliqués

L’équipe du Sea Explorer note qu’au sein des familles, les enfants sont souvent les vecteurs des messages de protection de l’environnement : ce sont eux qui initient des questionnements auprès de leurs parents.

Michel Frank est plus inquiet au sujet des jeunes adultes. « On en voit beaucoup qui sont atteints d’éco-anxiété, qui se posent énormément de questions sur leur avenir. Cela m’attriste. Mais mon boulot, c’est de leur montrer que tout est encore possible, qu’on peut changer les choses, qu’il faut se retrousser les manches et y aller ! »

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Lauréat du budget participatif Mer et littoral en octobre 2020 pour un montant de 30 000 €