ACTU PROJET [Culture] : Pyrénées-Orientales : une capsule de création itinérante
Conçu et aménagé par l’association Agit’Hé, un camion-atelier va à la rencontre de tous les publics, dans les quartiers populaires comme en milieu rural, pour démocratiser la découverte et la pratique des arts visuels.
Ce n’est ni une capsule de survie – quoi que – ni une capsule spatio-temporelle, mais la notion d’exploration est bien là. L’idée de ce labo atelier mobile a germé à l’occasion d’une pandémie mondiale. « Comme de nombreux artistes, nous avons beaucoup été empêchés dans nos travaux par le Covid et les confinements, raconte Tiffany Vailier, présidente de l’association Agit-Hé et directrice du collectif d’artistes Hé/collectif. La Capsule – c’est le nom qu’ils ont donné à leur projet – était vraiment une réponse à nos problématiques. »
Le collectif d’artistes, actif depuis dix ans et partageant un grand atelier participatif à la lisière d’un quartier prioritaire de Perpignan, a d’abord répondu à un appel à projets du Département des Pyrénées-Orientales pour le développement de tiers-lieux. La Capsule cochait les cases : un tiers-lieu itinérant, modulable, d’un coût raisonnable, ouvert vers l’extérieur… Puis, la sélection dans le cadre des budgets participatifs de la Région a permis de boucler le projet et d’acheter un camion.
Un camion de fleuriste devenu « art truck »
Le camion qui livrait autrefois des fleurs a été aménagé l’été dernier avec du matériel et de l’outillage pour les techniques traditionnelles et numériques des arts visuels : dessin, gravure, estampes, beaux-arts mais aussi sérigraphie, découpe laser, labo photo, vidéo, impression 3D…
« Nous voulions qu’il soit polyvalent pour pouvoir l’utiliser dans le cadre de nos projets de médiation avec des scolaires, dans des lieux en résidence, et également le mettre au service d’autres initiatives locales », explique Tiffany.
À peine terminée, la Capsule était déjà plébiscitée. « Le musée d’art moderne de Collioure nous a demandé de venir dans leur cloître pour animer des ateliers », cite en exemple la présidente d’Hé/collectif. « On se rend compte que ça répond vraiment à une demande concrète d’associations qui organisent des événements, de festivals d’art ou d’institutions qui ont besoin de matériel spécifique. »
Rapprocher l’art des gens
Pour les initiateurs du projet, la réussite réside surtout dans la réaction du public. « Il y a vraiment un lien qui se crée vite, le camion gomme le côté impersonnel d’une structure culturelle où certains ne se sentent pas à l’aise, note Tiffany Vailier. Récemment, pour un projet de la politique de la ville, nous étions dans un quartier gitan : on a eu un super accueil et nous, artistes intervenants, on a pu improviser en fonction de la demande parce qu’on avait tout ce qui fallait sous la main. »
La Capsule a déjà gagné son pari : amener la pratique artistique au plus près du public, dans la rue, les campagnes, dans des endroits où on ne l’attend pas.
Lauréat du budget participatif Culture 2021 en mars 2021 pour un montant de 37 000 €